LE JEÛNE
Définition et principes :
Le jeûne c’est s’abstenir de nourriture solide pendant au moins 24h.
Au bout de quelques heures, entre 24 et 48h, le corps doit trouver en lui-même les substances nutritives afin de pourvoir à la survie des cellules et au fonctionnement des organes : c’est l’autolyse.
Le jeûne s’inscrit dans une démarche de :
- Détoxication (encore plus profonde que la monodiète)
- Régénération de l’organisme, des cellules, du microbiote (si dysbiose : les bactéries pathogènes seront privées de nourriture !)
- Élimination des toxines, des vieux tissus, des cellules mortes et des réserves de graisses
- Stimulation des défenses immunitaires qui ne sera plus solliciter par la digestion
- Mise au repos du système digestif (30% de l’énergie digestive est économisée) : les organes digestifs vont pouvoir se régénérer et se détoxiner
- Clarté mentale
- Principe d’autolyse / auto restauration.
Rappel : le corps est programmé pour jeûner en toute sécurité (mémoire cellulaire suite aux situations imposées à nos ancêtres tout au long de l’évolution de l’espèce humaine face aux périodes de carences alimentaires). Jeûner fait perdre du poids : 10% de son poids en une semaine pour un homme et un peu moins pour une femme. Cette perte pondérale n’est pas durable si on ne change pas ses habitudes de vie en fin de cure et qu’une hygiène de vie générale n’est pas adoptée.
Les 3 types de jeûnes :
- Le jeûne humide: consommation exclusive d’eau, tisanes, bouillons ou jus dilués
- Le jeûne sec: suppression de tout aliment solide ou liquide. Il oblige le corps à drainer les toxines du fond des cellules. Il se termine par un assaut liquide (1.5L d’eau en quelques heures) et dure max. 1 à 2 jours. Le jeûne hydrique peut encadrer un jeûne sec.
- Le jeûne mixte: combinaison des 2 formes de jeûnes.
Fréquences
Le jeûne physiologique (quotidien) :
Chaque nuit est une période naturelle de jeûne, le matin nous petit-dé-jeûnons. La nuit est donc une phase d’assimilation, de réparation, de détoxination. Pour se faire, l’organisme a besoin d’énergie, d’où l’intérêt de dîner léger car l’économie de la digestion servira aux processus d’élimination et d’épuration. 12h est le temps nécessaire entre le dîner et le petit-déjeuner afin de laisser au corps cette possibilité de diète. Idéalement le dîner sera le repas le plus frugal et sera pris le plus tôt possible.
Le jeûne hebdomadaire :
La clef de la réussite de ce jeûne est la régularité et si possible un jour fixe dans la semaine. Il peut également être pratiqué par quinzaine ou 1 jour mensuel.
Protocole :
- Commencer le soir par un bouillon de légumes
- Le matin suivant: thé ou tisane + miel en fonction des activités de la journée
- Au cours de la journée: de l’eau de source + jus de fruit naturel sans sucres ajoutés : 30ml de jus de fruit + 120ml d’eau, pouvant être répétés deux fois
- Le soir: reprise alimentaire par un repas léger (fruits, légumes)
Le jeûne annuel (1 semaine par exemple) :
Celui-ci doit être accompagné par un naturopathe (au moins les premières fois).
Pour obtenir des résultats optimaux, il doit être préparé par deux phases équivalentes à la durée du jeûne en lui-même. Exemple pour un jeûne de 7 jours :
- 7 jours de préparation
- 7 jours de jeûne
- 7 jours de reprise alimentaire (au minimum)
Phase de préparation au jeûne :
La semaine qui précède ce jeûne, il convient de supprimer les aliments en suivant cet ordre :
- Les viandes, les œufs
- Les produits laitiers
- Les céréales
- Les légumes
- Les fruits
Phase de reprise :
Au terme de celui-ci, ces éléments seront réintroduits très progressivement et en sens inverse.
Le choix du jeûne et sa durée :
Il dépendra :
- Du contexte général (aspects pratiques, motivation, disponibilité),
- Du but à atteindre,
- De sa force vitale,
- De la nature des toxines et de son niveau
- Du bon fonctionnement des organes d’élimination.
Il pourra durer d’1 jour à une quarantaine de jours :
- Jeûne court : 1 à 6 jours
- Jeûne moyen : 7 à 14 jours
- Jeûne long : 15 à 40 jours
Les différents enjeux des cures de jeûnes : jeûne diététique ou thérapeutique :
- Le jeûne diététiquecorrespond à un jeûne court en pratique individuelle ou collective, dans un but de soutien aux processus de détoxication, sans médicalisation.
- Le jeûne thérapeutiquecorrespond à un jeûne moyen ou long et son but est curatif. Il s’effectue uniquement sous contrôle médical au sein d’un établissement spécialisé.
La mise en œuvre du jeûne
La préparation du jeûne :
Le choix du cadre et des conditions dans lesquelles sera vécu le jeûne est essentiel à sa réussite :
- Sélectionner un environnement calme et reposant
- Préférer une saison douce: printemps, été, voire automne
- Se rapprocher au plus près de la nature
Comme pour la monodiète, il convient de s’y préparer en :
- Préparant l’ouverture des organes d’élimination avec des plantes ou des compléments alimentaires
- Modifiant son alimentation progressivement les jours précédant le jeûne
- Encourageant une activité physique
- S’octroyant suffisamment d’espace et de temps pour pouvoir se reposer.
Les boissons pendant le jeûne :
Il est indispensable de boire : eau et/ou tisanes, jus de fruit dilué ou jus de légumes. Le corps a besoin d’environ 3L d’eau/jour.
L’hygiène intestinale avant et pendant le jeûne :
Il est conseillé de faire un nettoyage intestinal (avant et pendant le jeûne) avec au choix :
- Du psyllium blond ou brun (1 cs le soir au coucher)
- Du chlorure de magnésium dilué dans de l’eau avec du citron. Contre-indiqué dans les maladies rénales.
- Un lavement intestinal ou douche rectale
- Une cure Xantis
- Une hydrothérapie du côlon
- De la bouillie cellulosique (soupe épaisse) : contre-indiqué aux côlons fragiles.
L’hygiène intestinale sera envisagée pour plusieurs raisons :
- Libérer les intestins
- Maintenir le péristaltisme et favoriser sa reprise
- Nettoyer les parois intestinales pour mieux régénérer la muqueuse et le microbiote
- Réduire les risques de crises curatives et les sensations de faim des premiers jours.
L’hygiène intestinale pourra être pratiquée à plusieurs reprises pendant la cure :
- La veille au soir avant le jeûne
- Au 1/3 de la cure
- Au 2/3 de la cure : car les intestins seront remplis de toxines et le péristaltisme sera très ralenti.
Soutenir les efforts de détoxication de l’organisme :
Il sera judicieux de soutenir les mouvements d’épuration des liquides humoraux (sang, lymphe…) et des organes d’élimination grâce à :
- La pratique d’une activité physique douce
- La détente nerveuse et la qualité de sommeil
- Des activités relaxantes telles que la méditation, la cohérence cardiaque, les massages, le sauna, le hammam.
Rupture idéale du jeûne :
La sortie du jeûne sera à adapter en fonction de son type et de sa durée.
Un jeûne sec peut se terminer par un jeûne hydrique. Un jeûne de quelques jours par une phase de reprise alimentaire douce et progressive. C’est le moment de réensemencer le microbiote de bonnes bactéries.
Principales contre-indications au jeûne diététique (court, moyen ou long) :
- Une force vitale basse pour ne pas en ressortir trop affaiblie
- Diabète type 1
- Troubles cardiaques
- Insuffisances rénales ou hépatiques
- Intervention chirurgicale récente de l’abdomen
- Médication chimique lourde
- Ulcères de l’estomac ou du duodénum
- Pathologies auto-immunes
- Amaigrissement extrême (IMC < 18)
- Troubles du Comportement Alimentaire
- Toutes formes de dépendances
- Psychoses
- Peur du jeûne
- Hémorroïdes / fissures anales
- Saignements intestinaux / maladies intestinales
Il est déconseillé aux:
- Enfants
- Femmes enceintes et allaitantes
- Grands malades (sauf si avis ou accompagnement médical)
Crise curative
En cas de crise curative, l’élimination des toxines peut être brutale. Jusque-là stockées, elles peuvent être remises en circulation dans les liquides humoraux (sang, lymphe) saturant les organes d’élimination et le foie. Il peut s’ensuivre une dérivation vers des organes d’élimination secondaires (peau, poumons, etc..).
On peut alors observer :
- Migraines et céphalées
- Peut faire remonter des émotions
- Crampes, douleurs musculaires
- Diarrhée
- Fatigue, agitation
- Haleine chargée
- Urines foncées et odorantes
- Vertiges ou étourdissements
- Manifestations cutanées
- Douleurs hépatiques, crises de foie, nausées, vomissements
- Selles très odorantes
Il s’agit là de manifestations normales, témoignant du travail d’épuration qui se fait dans l’organisme. C’est pour cette raison que les premiers jeûnes doivent être accompagnés par un professionnel comme les naturopathes et que ces jeûnes seront souvent accompagnés de jus de fruit, miel, bouillon de légumes, afin de contrôler et freiner l’arrivée de ces toxines.
Conclusion
La pratique du jeûne, comme celle de la monodiète, entre dans le cadre de la cure de détoxication.
Sa nature (humide, sec, mixte), sa fréquence (quotidien, hebdomadaire, annuel), sa durée (court, moyen, long), ses enjeux (diététique ou thérapeutique), seront à adaptées pour chaque jeûneur et tiendront compte des contre-indications.
Le jeûne est soumis à des règles plus strictes que la monodiète en termes de préparation et de reprise alimentaire